Sondage de La Libre Belgique septembre 2015.

Ce week-end, la Libre Belgique et la RTBF ont sorti leur baromètre trimestriel d’intention de vote. Je m’attarderais plus longuement sur les intentions de vote en Flandre dans un autre article comme j’en ai l’habitude pour parler de la progression du Vlaams Belang. Toutefois, je vais tout de même commencer par brosser le paysage général qui ressort de sondage dans le nord du pays.

Qu’est-ce que nous pouvons tirer de ce sondage ? Nous constatons tout d’abord que la N-VA est en baisse pour la cinquième fois consécutivement.  Elle pointe aujourd’hui à 27.5 %.  C’est le plus bas sondage depuis les élections 2014. Il semblerait que la N-VA paie sa politique qui parait trop consensuel sur l’immigration. D’ailleurs, la stratégie de durcissement du discoure de la N-VA ne semble pas vraiment payer. Cela ajoute peut-être même à une certaine confusion sur la ligne politique. Elle ne permettrait pas de récupérer les dures, mais elle ferait perdre les modérés. Bref, nous serions plutôt sur un calcul de court terme pour sauver les meubles.

Sur le reste de l’analyse, je vais diviser en trois groupes. Il y a d’abord les partis de gauches. Ensuite, les autres partis gouvernementaux. Enfin, je vais un peu parler du VB, mais je m’étalerais dessus dans un autre article.

Les partis de gauche sont à nouveau tous en progression. Ils pointent ensemble à 30 %. C’est un score plus qu’honorable pour la gauche néerlandophone. Maintenant, elle peine à passer son plafond de verre qui est justement 30 %. Le véritable événement notable est que le SP.A passe devant le CD&V. Les socialistes deviennent la 2^ème formation politique flamande. Maintenant, ils ont à peine 0.2 % d’avance sur les chrétiens démocrate. Autrement dit, ils ont la tête, mais pour combien de temps ? Sinon, le SP.A, Groen et le PvdA sont dans la fourchette haute de leur zone d’oscillation. Le PvdA pourrait espérer obtenir un siège au parlement fédéral avec un tel score.

Les autres partis de gouvernement sont tous les deux en baisse. Comme je le disais plus haut, le CD&V perd sa deuxième place. Est-ce vraiment inquiétant ? Oui et non, la situation du CD&V a déjà été pire par le passé. Le CD&V peut aussi compter sur ses réseaux d’élus locaux et de fortes personnalités politiques pour activer les électeurs indécis. Donc, la situation n’est pas catastrophique. Par contre, il ne faudrait pas que la situation perdure car cela pourrait donner un avantage psychologique au SP.A pour les prochaines élections. Le CD&V a déjà perdu la première place. A défaut de la récupérer, il ne faudrait pas qu’il devienne troisième. L’O.VLD n’est pas non plus dans ses meilleurs jours. Maintenant, il perd 1 % par rapport au précédent sondage et aux dernières élections. Nous pourrions presque dire qu’il est stable.

Enfin, je vais un peu parler du VB. Comme j’ai tendance à le dire, c’était prévisible. Est-ce durable ou non ? J’essaierais de répondre à cette question dans un autre article.

J’ai presque envie de dire qu’il n’y a rien à dire à Bruxelles. L’information intéressante c’est que la tendance du MR à la première place semble être confirmée. Néanmoins, l’écart avec le PS est de 2 %. Nous ne pouvons donc pas tirer de conclusion attire. Sinon, la tendance politique de mai de 2014 est confirmé globalement partout. Le FDF, ECOLO et le cdH se batte pour la 3^ème place. Le cdH est plutôt mal parti pour obtenir la 3^ème place malgré une légère progression. Il ne semble pas non plus avoir souffert ou bénéficié de l’offert Ozdemir. ECOLO a de la peine à décoller. Le FDF se maintient à la 3^ème place, mais il n’y a pas non plus de progression significative.

Le PTB-PvdA reste le 6^ème parti. Il pourrait revendiquer un siège au fédéral avec son score. Toutefois, ce sont des scores qu’il a connu dans les sondages avant les dernières élections. Il faut donc rester prudent puisqu’il avait finalement obtenu 4 %. Cela ne lui permettait pas d’atteindre le taux légal d’éligibilité.

Enfin, je vais vous parler du sondage du coté wallon. La tendance du PS démontre qu’il s’est stabilisé autour des 30 % en Wallonie. Il n’est pas au meilleur de sa forme. C’est très loin des 37 % qu’il avait fait en 2010, mais finalement ce n’est pas si mal. Le PS devrait plutôt subir les effets du PTB. On constate sur ce point que la régression globale du PS depuis mai 2014 est de 2.3 % alors que le PTB a pris 4.2 %. Donc, on pourrait croire finalement que le PS souffre assez peu de la progression du PTB.

Le MR est un peu sur la même lignée que le PS. C’est la première regression depuis le début de l’année. On voit la peut-être un effet négatif du tax-shift sur l’image du MR ou la gestion de la crise migratoire. Je ne suis pas certain que la crise migratoire ait eu beaucoup d’impact. En effet, les partis qui devraient en profiter, n’en profite pas du tout. Le PP baisse légèrement à 4.1 %. Je serais membre du PP que je serais extrêmement inquiet. Le Parti Populaire se montre complètement incapable de profiter d’un élément d’actualité pour progresser. Là où le VB prend 2 %, le PP en perd 0.5 %. C’est d’autant plus aberrant que le PP s’est montré incapable jusqu’à présent de faire plus 5 % qui est son score au régionale wallonne en 2014. A vrai dire, je pense que le tax shift a plus handicapé le MR qu’autre chose. En effet, le PS reste stable et le cdH progresse de 0.7 %. Donc, le socio-économique semble avoir plus de poids dans la baisse du MR. D’ailleurs, je ne puis qu’avoir l’espoir que la remontée du cdH ne soit qu’une étape vers le dépassement des 15 %.

Nous avons ensuite le PTB. Le parti marxiste semble s’accrocher à la 4^ème place. C’est le 2^ème sondage qui lui donne cette position. Il conforte son avance sur ECOLO même si elle reste mince. Il n’y a que 0.5 % d’avance entre le PTB et ECOLO. C’est quasi rien, mais cela suffit pour que le PTB soit aux portes des 10 %. C’est un score assez historique pour le PTB, mais nous devons le relativiser. Le meilleur sondage du PTB avant les élections de mai 2014 lui donnait 9.2 %. Il a fait finalement 5.5 %. Donc, rien n’est gagné pour le PTB. ECOLO est lui en légère progression.