L’ironie de la situation de la N-VA.

Publié le 11 Décembre 2014

La N-VA est entrée dans le gouvernement fédéral suite à sa victoire électorale. Elle a aussi pris la tête de l’exécutif flamand. Il est peut-être trop tôt pour juger de la réception de l’action de la N-VA dans l’opinion public. Nous n’avons pas encore beaucoup de sondage d’opinion pour en juger. Toutefois, il y a déjà un peu matière pour disserter. Je vais donc la saisir pour écrire cette note.

La N-VA est entrée dans ce gouvernement pour dégouter le PS de l’état fédéral. Comme cela, elle pourra forcer en 2019 le PS à négocier le confédéralisme. C’est ce qu’elle tente de vendre à sa partie la plus radical pour faire passer la pilule. En réalité, son entrée dans le gouvernement pourrait ne pas du tout arriver à ce résultat. Il se pourrait même que son autre grande victoire qu’elle vend à tour de bras à son aile socio-économique à savoir la mise dans l’opposition du PS, ne dure que le temps d’une législature.

En effet, la N-VA a négocié un accord de gouvernement qui a uni le front syndical contre celui-ci. Celui-ci traverse la frontière linguistique tout comme le mouvement antigrève. Je serais même près à parier que cela se déroule dans un peu près les mêmes proportions. Le but de ces mesures était de désunir. Elle semble plutôt créer une unité interlinguistique et une fracture droite-gauche. Cela démontre qu’il existe une gauche en Flandre et une droite en Wallonie.

C’est d’autant plus ironique que les mesures qui unissent les syndicats font surtout dans le symbolique. Le report de l’âge légal de la pension à 66 ans et puis à 67 ans pourrait être changé par le prochain gouvernement en 2019. Le saut d’index ne change pas grand-chose car nous sommes en période de presque déflation. En vérité, il pourrait même être désavantageux pour les patrons car en cas de réelle déflation, il existe un mécanisme pour avoir un index négatif. Bref, la N-VA se veut être la rupture mais elle prend beaucoup de mesure qui sont très symboliques. Pour couronner le tout, ces mesures pourraient faire revenir en force la gauche en 2019. A mon sens la tendance des sondages commence à devenir de plus en plus claire. Nous avons une progression de la gauche. La gauche progresse tellement que ses trois composantes principales [SP.A-Groen-PvdA] sont dans le dernier sondage au-dessus de la N-VA en score cumulé.

La N-VA pourrait toutefois espérer que le retour en force du Vlaams Belang la sauvera en 2019. En effet, la VB pourrait de nouveau faire un gros score et forcer ainsi une nouvelle réforme de l’état. Cela pourrait permettre à la N-VA de revenir sur le devant de la scène. Actuellement, cette possibilité parait faible. En effet, la N-VA est dans une tendance de baisse et le VB reste à son plancher historique autours des 6 %. Cependant, il ne faut pas sous-estimer cette possibilité. Le VB reste la principale menace qui pèse sur l’état belge.

L’ironie de la situation de la N-VA.

Rédigé par Cédric Lemaire

Publié dans #N-VA, #PS, #SP.A, #Groen, #VB, #Elections 2019, #Sondage, #PTB-PvdA

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